Daniel CUILLER (violon)
Anne CHEVALLEREAU (violon)
Emmanuel SCHRICKE (violon)
Emmanuel JACQUES (violoncelle)
Dominique FERRAN (orgue et clavecin)
20 juillet 2003
Vers le début du XVIIe siècle, le style musical en Europe se transforme radicalement. Les modes d’expression se libèrent, les instruments évoluent et les compositeurs, eux-mêmes violonistes, en repoussent les limites techniques. La richesse d’invention de cette musique instrumentale est la principale source d’inspiration de Stradivaria, créé en 1987.
Créé en 1987, STRADIVARIA concentre ses activités autour de la musique baroque et classique (XVII° – XVIII° siècles). Plusieurs de ses enregistrements font référence avec des programmes consacrés à M. Corrette, F. Francoeur, J-Ph. Rameau, J-M Leclair, F-X. Richter, et plus récemment « Corelli & Co », « A tre violini », et trois Stabat Mater italiens.
Stradivaria privilégie également le répertoire pour cordes, de la sonate, au début du XVII° siècle (Fontana, Buonamente, Ucellini, Marini…) jusqu’aux plus fameux concerti de l’Ecole vénitienne.
Aujourd’hui STRADIVARIA oriente son répertoire vers de grandes productions lyriques principalement consacrées à la musique française sans négliger les trésors symphoniques que recèle le fonds musical des autres nations. Il co-produit ses enregistrements avec l’Abbaye de Fontevraud, le Festival de Sablé, « Alsace, terre de culture » et le centre musical de la Balinière à Rezé.
A chaque production de Stradivaria peut s’associer une action pédagogique ou une master-class articulée autour des thèmes choisis pour le concert. Stradivaria participe également à des soirées de gala organisées par de grandes institutions et entreprises (Conseil Régional des Pays de la Loire, Cadre Noir de Saumur, Gaz de France, Crédit Lyonnais…).
Traditionnellement basé dans les Pays de la Loire, Stradivaria se produit régulièrement dans les festivals en France et à l’étranger.
Programme du concert du 20 juillet 2003 au Prieuré de Marcevol
« a tre violini »
Trois violons dans les cours d’Europe au XVIIème siècle
1ère partie
Giovanni Batista FONTANA (? — 1630)
Sonata 16
Giovani Batista BUONAMENTE (1600-1642)
Sonata a tre violini (1636)
Johann Ernst RIECK (1630—1704)
Suite de danses n° 6 (1658)
Ballet, Courante, Sarabande, Gavotte
Girolamo FRESCOBALDI ((1583—1643)
Toccata undecima per il cembalo
Henri PURCELL (1659-1695)
Three Parts upon a ground
2ème partie
Biagio MARINI (1587?- 1663)
Sonata in eco
Johann Heinrich SCHMELZER (1621 — 1680)
Sonata a tre violini (Ré Majeur)
Johann Ernst RIECK (1630—1704)
Suite de danses n°8 (1658)
Ballet, Courante, Sarabande, Gavotte
Marco UCELLINI (1603-1680)
Sinfonia nona a tre violini (opus 9, 1667)
Johann PACHELBEL 1653— 1706)
Canon e giga
Biagio MARINI (Brescia 1587? – Venise 1663)
Adébuté sa carrière de violoniste à St Marc de Venise sous la direction de Monteverdi en 1615. On le retrouve à la cour de Parme vers 1621-23. Il voyageait alors beaucoup et servit un certain temps comme Kapellmeister à la cour de Neuburg sur le Danube. Revenu en Italie en 1649, il finit sa vie entre Brescia et Venise. La musique instrumentale occupe le premier plan de son œuvre. Marini publia 22 livres entre 1617 et 1655 ; il apparaît comme une figure marquante du violon en Italie. Dans son opus 8 (1629) on trouve une distinction claire entre sonata et sinfonia. Il adpote un style d’écriture pour les cordes en avance sur son temps. La sonata in ecco est extraite de l’un de ses premiers recueils connus publié à Venise en 1617 alors que la ciaconna date de 1655.
Giovanni Battista FONTANA ( ? – Padoue 1630)
Violoniste, fut l’une des figures marquantes de l’histoire des débuts de la sonate. La connaissance de sa vie et de son travail est limitée à un seul recueil retrouvé dix années après sa mort et publié sous le titre “Sonate a 1.2.3 per il violino, o cornetto,fagotto,chitarone,violoncino o simile altro instrumento”. Divisées en de nombreuses sections contrastées, elles sont caractérisées par un style rythmé, nerveux et complexe, doublé d’une ornementation élaborée, surtout pour les parties solistes. L’importance de Fontana dans l’évolution du répertoire pour violon fait dire au musicologue W. Appel : « Fontana apparaît comme un très important -voire le plus important- maître de la musique pour violon du début de l’ère baroque… »
Girolamo FRESCOBALDI (Ferrare 1583 – Rome 1643)
Partite sopra Follia ( libro primo).
Cette pièce se trouvait déjà dans la première édition de 1615, aux côtés des 12 Toccatas, de 4 courantes et de trois autres séries de variations.
La Follia développe ici une basse qui n’a rien avoir avec le thème Corellien si célèbre autour de 1700. Il s’agit en réalité d’un thème qui en d’autres lieux était appelé Fidele ou Fedele, thème également utilisé par les clavecinistes napolitains : Mayone (1603), Trabaci (1603) ou Lambardo.
Pour l’exécution des pièces à variations, il ne faut pas oublier la mention faite par Frescobaldi dans sa préface :
« Dans les parties quand on trouvera des passagi et affetti, il sera bon de prendre un tempo largo ; ce qu’on observera aussi dans les toccate ; les autres partite ne comprenant pas de passagi pourront être jouées plutôt allegro dans la mesure, laissant au bon goût et à la finesse de jugement de l’exécutant la conduite du tempo dans lequel réside l’esprit et la perfection de cette manière et de ce style de jeu ».
Giovanni Battista BUONAMENTE (Mantoue 1600 ? – Assise 1642)
Violoniste et chanteur. Il débuta sa carrière à la cour des Gonzague puis devint « musicista da camera » de l’Empereur à Vienne (c.1626-29). Il passe rapidement à Bergame et Parme avant d’être nommé maître de chapelle à St François d’Assise (1633). Buonamente explore souvent le potentiel technique du violon ainsi que le contrepoint. La plupart de ses pièces de musique sacrée sont aujourd’hui perdues et seuls quatre recueils de musique pour violon, parus en 1626,1629,1636 et 1637 subsistent de son œuvre,. La sonata a tre violini est parue en 1636 sous le titre “Sonata e canzoni a due, tre ,quattro, cinque e a sei voci del Cavalier Gio. Battista Buonamente Maestro di Cappella nel Sacro Convento di S. Francesco d’Assisi, libro sesto”.
Henry PURCELL (Londres 1659 – Westminster 1695)
Choriste de la chapelle Royale à 10 ans, il fut l’élève de John BLOW. Nommé compositeur ordinaire pour les violons en 1677, il prend la succession de Blow comme organiste à la l’abbaye de Westminster et devient l’un des trois compositeurs de la chapelle royale (1682). Ses œuvres sont fort nombreuses et touchent tous les styles. Outre Dido and Aeneas qui est le premier grand opéra anglais, l’essentiel de son œuvre est consacrée à la scène. Intéressé par le répertoire instrumental, il composa 24 sonates,14 fantaisies, 3 ouvertures, 5 pavanes et quelques belles pages de musique sacrée. La source principale du recueil intitulé “Three Parts upon a Ground” est un manuscrit recopié par une main inconnue à la fin du XVII° siècle et conservé à la British Library Royal Music .
Marco UCCELLINI (1603 – Forlimpopuli 1680)
Maître de chapelle et compositeur travailla principalement à la cour de Modène où il devint chef de la musique en 1641. Dans la même ville, il est nommé maître de chapelle de la cathédrale en 1647. Egalement maître de chapelle à Parme dès 1665, il termine sa carrière à la cour des Farnese. Uccellini laissa une oeuvre importante pour la scène et l’église dont au moins sept recueils de musique pour le violon. Ses sonates (1639-49) sont remarquables par leur unité thématique, l’utilisation du chromatisme et une technique très en avance pour l’époque. Il est le seul à nous avoir laissé plusieurs sonates pour trois violons et basse, dont celle en sol mineur de 1667
Johann Heinrich SCHMELZER (Scheibbs 1621 – Prague 1680)
Apassé sa vie à Vienne
où il fut violoniste à la cour (1630-40) puis à l’orchestre de cour (1649), vice Kapellmeister (1671 à 1679) et enfin Kapellmeister (1679 – 80). Premier non italien à publier des recueils de sonates, sa virtuosité et l’originalité de sa créativité lui permirent
d’imposer un style qui en fit un modèle pour les autrichiens. Compositeur officiel avant
Biber, il publia 150 suites de ballet pour la cour et plus de 100 sonates. Chaque ouvrage se compose de deux à neuf danses séparées, souvent regroupées par thème, certaines incluant des éléments de musique folklorique. La production prolifique de Schmelzer comprend également 200 œuvres sacrées et de nombreuses pièces de musique vocale profane.
Johann Ernst RIECK (Strasbourg 1630 – Eckbolsheim 1704)
Organiste. Evoluant dans une famille de musiciens strasbourgeois, Rieck apprend l’orgue auprès de son père dont il prendra la succession quelques jours après son décès à la tribune de St Thomas le 19 juin 1652. Il anime la vie musicale du lieu en composant de la musique concertante et quitte ses fonctions en 1681 pour finir sa vie à Eckbolsheim. Ses compositions strasbourgeoises, fortement influencées par le style des 24 violons de Louis XIII soulignent l’émergence d’un style européen. Cette forme de suite de danses sera peu à peu adoptée par toutes les cours. Les deux Ballets pour trois violons dont nous assurons la re-création font partie d’un recueil qui a été publié en 1658.
Johann PACHELBEL (Nuremberg 1653 – 1706)
Fut un musicien célèbre dont la brillante carrière était consacrée essentiellement à la musique d’église tant luthérienne que catholique. Organiste à la cour d’Eisenach en 1677, c’est à Erfurt qu’il assied sa réputation d’organiste (1678), de compositeur et de pédagogue. Il se lie d’amitié avec la famille Bach et a pour élève Johann Christoph qui sera plus tard le professeur de Johann Sebastian. Sa musique d’orgue et principalement ses chorals, de tout premier ordre, font de Pachelbel l’un des principaux prédécesseurs de Johann Sebastian Bach. C’est cependant son très célèbre Canon qui perpétue aujourd’hui son oeuvre aux yeux du grand public.