« Musique classique arabo-andalouse »
Prieuré de Marcevol
16 juillet 2006
Attentif aux musiques du passé et sensible à la mélancolie des mélodies, Mouloud Adel a été marqué, dès son apprentissage de la musique arabo-andalouse à Cherchell en Algérie, par la beauté des poèmes et la volupté des airs.
A Marcevol, il nous a conviĂ© avec le groupe Parfum d’Al-Andalus Ă un voyage Ă travers l’Andalousie musulmane (Al Andalus). Après une nouba arabo-andalouse, la suite du programme a traversĂ© les frontières et les Ă©poques jusqu’au rĂ©pertoire nĂ©o-classique (hawzi et aroubi) des quacidas. Et en fin de concert, c’est le Chabi, la musique populaire citadine algĂ©rienne, qui fut Ă l’honneur.
L’ENSEMBLE « PARFUM D’AL ANDALUS »
Cet orchestre a été créé à Marseille en 2003, à l’initiative de Mouloud Adel, à l’occasion de sa participation au festival de Chants Sacrés en Méditerranée. Il est composé d’un noyau dur de musiciens marseillais. A l’occasion de certains festivals, le groupe s’enrichit par l’apport de musiciens venant de Paris et d’Alger.
Ces musiciens représentent les écoles de Tlemcen et d’Alger. Ils se sont spécialisés dans l’exécution du répertoire classique dans le respect de la tradition andalouse transmise par voie orale par la « Silsilet Echouyoukh », chaîne des maîtres et qui a pour référence contemporaine le grand cheikh El Arbi Ben Sari, le cheikh Ben Teffahi et le maître Sfindja.
Les instruments utilisés par l’ensemble « Parfum d’Al Andalus » : violon, alto, luth, kouitra, mandoline, mandole, derbouka et tar sont ceux de l’orchestre traditionnel andalous tel qu’il existait dans l’Andalousie médiévale.
L’Ensemble « Parfum d’Al andalus » s’est engagé dans une démarche de réappropriation et de diffusion du patrimoine andalou dans toute sa richesse. L’orchestre interprète le répertoire classique des noubas andalouses, le répertoire néo-classique des quacidas hawzi et Aroubi (répertoire populaire) et les chants sacrés d’Algérie.
Adel MOULOUD
Adel Mouloud est nĂ© le 3 novembre 1966 Ă Alger. Ses parents enseignants sont mutĂ©s Ă Cherchell, une petite ville du nord-ouest algĂ©rien. Cette ancienne citĂ© et capitale de l’empire romain en Numidie, est aussi connue pour ĂŞtre une ville de culture et de tradition musicale andalouse, puisqu’elle a accueilli plus de 1000 familles andalouses après la chute de Grenade. C’est lĂ que le jeune Mouloud a eu la chance de dĂ©couvrir pour la première fois la musique arabo-andalouse et ce, dans le cadre de l’association culturelle et musicale ERRACHIDIA qu’il frĂ©quente en tant qu’élève dès son plus jeune âge. Il dĂ©bute son apprentissage dès l’âge de 10 ans et très vite le charme opère. FascinĂ© par la magie des textes et par les airs langoureux, cette musique l’habite depuis. Il devient un Ă©lève studieux et appliquĂ© et se met aussitĂ´t Ă s’initier Ă jouer de son instrument privilĂ©giĂ© : La mandoline, sans dĂ©laisser d’autres instruments comme le violon, le luth et la derbouka. Durant 8 ans, il s’adonne Ă la pratique de la musique andalouse, notamment le chant, servi par une voix Ă la fois pathĂ©tique et mĂ©lodieuse, sous la direction de son maĂ®tre le cheikh SmaĂŻl Hakem auquel il voue un profond respect. D’une pratique intuitive et douĂ©e et grâce Ă sa voix très apprĂ©ciĂ©e, il participera Ă plusieurs manifestations culturelles, entre autre le festival de musique traditionnel de Tlemcen en 1980 et le festival international du Malouf de Constantine en 1981, 1982 et 1983, ce qui lui permet de s’Ă©panouir davantage et d’affirmer son talent. En 1984 il part en France pour terminer ses Ă©tudes, mais parallèlement Ă cela, il ne cesse la pratique de la musique et du chant andalou soit dans des groupes soit seul pour son propre plaisir et celui de ses amis. C’est ainsi qu’en 1991, il fonde, avec quelques amis l’association EL ANDALOUSSIA Ă Nancy et se met au service de l’enseignement de cette musique aussi bien pour les enfants que pour les adultes et ce durant trois ans. Durant cette pĂ©riode, il se produira avec la troupe EL ANDALOUSSIA pour faire connaĂ®tre cette forme musicale aux communautĂ©s du Maghreb vivant en France. NommĂ© Ă Marseille en qualitĂ© de MaĂ®tre de confĂ©rences, il fait la connaissance de quelques amateurs et professionnels qui partagent avec lui la mĂŞme passion et se produit avec le groupe TARAB dans plusieurs villes de France depuis 1996. En 2003 il est Ă l’initiative de la crĂ©ation l’ensemble «?Parfum d’al Andalus » ?Ă l’occasion du festival des chants sacrĂ©s en mĂ©diterranĂ©e. Son rĂŞve est de partager avec des musiciens d’horizons divers la fascination qu’il a pour cette musique parce qu’elle est comme l’a dit le professeur Bernard Moussali « oeuvre de mystiques et de libertins aux frontières de la magie et de la foi ». Il rĂ©alise son premier CD en avril 2002 et anime des ateliers de musique arabo-andalouse au sein de collèges dans la rĂ©gion marseillaise.